Yacht de luxe Comtesse d'Aéro-Naut

Yacht de luxe Comtesse de la firme Aéro-Naut.  ( Comme d'habitude cliquez sur les photos pour les visionner en taille 800 x 600 )

J'avais envie de construire un jour un de ces magnifiques Yachts de luxe que l'on peut voir sur le lac Léman, de Zurich ou encore de Côme. Je ne souhaitais cependant pas reproduire une maquette du sempiternel RIVA, non pas que je n'aime pas ce bateau, loin de la, mais je constate simplement que l'on retrouve trop souvent celui-ci au bord de l'eau ou en exposition et je souhaitais sortir un peu de cette traditionnelle image que tout le monde connait.

Alors pourquoi pas un bateau Suisse ? Au risque parraitre un peu chauvin, je dirais un Pedrazzini ou encore un Boesch tout aussi remarquables et peut être un peu moins connus ? La première de ces deux marques à été créée en 1914 par Augusto Pedrazzini à Bäch, au bord du lac de Zürich, et la seconde " Boesch " en 1920, 25 km plus au nord de la première et toujours au bord du lac de Zürich à Kilchberg. Tous les deux en sont à la 4ème génération d'artisans constructeurs et transmettent heureusement leur savoir faire dans leur famille respective.

Pour information, une des versions de ces bateaux de luxe fait une longueur de 7,40 mètres, une largeur de 2,5 mètres pour un tirant d'eau de 0.7 mètres ce qui à l'échelle 1/6 ème nous donnerait une reproduction de 1,23 mètres. Une petite idée du prix de ces petites merveilles. La version Pedrazzini " Monte Carlo grand sport " coûte tout de même la bagatelle de 260'000 CHF !!

J'ai, dans un premier temps, recherché des plans de manière à réaliser une fabrication 100% identique au réel à l'échelle 1/7ème ou 1/6ème selon la verson choisie. Un rapide petit calcul de la quantité de bois nécessaire,du prix de celui-ci et du matériel complémentaire pour mener à bien cette construction me fait constater d'emblée que l'investissement sera conséquent !

J'en étais la de mes réflexions lorsque, pendant mes recherches sur internet, je suis tombé sur le modèle que propose Aéro-Naut, maison allemande bien connue des modèlistes. Ce kit de construction du modèle Comtesse est une reproduction plus ou moins conforme des fameux Yachts Pedrazzini et Boesch, avec l'avantage de ne pas prétendre reproduire de manière exacte une version ou une autre du catalogue de ces deux constructeurs, ce qui laisse libre cours à l'imagination du modéliste qui souhaite modifier ou améliorer s'il en a envie. De plus, le kit proposé donne un bateau de 1,25 mètre, reproduit à l'échelle 1/6 ème et pour un prix tout à fait raisonnable en regard de la qualité et du matériel fournis.

Ceci correspondait finalement tout à fait à ce que je recherchais et, après vérification de la disponibilité auprés d'un renvendeur de la firme Aéro-Naut, la commande est rapidement passée !   Si vous cliquez sur l'image ci-dessous, vous allez découvrir un exemple de ce modèle "Comtesse" complètement assemblé. ( Image empruntée sur internet.) J'espère que son auteur ne m'en voudra pas ?  Avouez que si la copie n'est pas parfaite, la similitude est tout de même flagrante avec les modèles présentés en photos ci-dessus et particulièrement avec les modèles Pedrazzini.

Réception du kit et contrôle.

Le kit est arrivé, livré par la poste, très bien embalé et protégé. Bravo au magasin Kindler Modellbau pour sa réactivité et son service impécable. Un magasin de modélisme que je reccomande et dont vous pouvez consulter le site internet en cliquant ICI.

J'effectue un contrôle complet du kit pour vérifier que tout est ok ce qui me permet de constater que le découpage laser est vraiment parfait avec des pièces retenues dans les plaques de contre plaqué ou de balsa par de fines pattes d'attaches permettant de sortir facilement les pièces après quelques coups de cutter. Vraiment un super travail de préparation de la firme Aéro-Naut qui reste vraiment une référence en terme de qualité.  Le site Aéro-Naut en cliquant ICI

La construction.

Pas de plans livés avec le kit, mais une notice de montage, avec un minimum d'explications et des magnifiques vues 3D très explicites. Attention, la notice est en allemand et aucune traduction n'est disponible. Une liste exhaustive de toutes les pièces constitutives de la maquette soigneusement numérotées et dans l'ordre d'assemblage, fait également partie de la notice. Tout devient donc facile; on commence avec la pièce 0 et on termine avec la pièce 183 pour se retrouver avec la maquette assemblée !!   Les " y a qu'à " ," y suffit de" seront heureux et y trouveront certainement leur compte. Encore faut il savoir, un tant soit peu, maitriser le y a qu'à et le y suffit de !!   Trèfle de plaisanterie, comme disait un lapin dans un carré de Luzerne, passons aux choses sérieuses.

La coque.

On commence par découper tous les couples et les pièces constitutives de la quille que l'on assemble sur un gabarit livré avec le kit, ce qui facilite grandement le bon positionnement pendant le collage. Encore un bon point pour Aéro-Naut ! Dès cette première étape on se rend compte tout de suite du volume de ce bateau qui, à l'échelle 1/6, donne quelque chose qui prendra pas mal de la place !

Une fois ce squelette assemblé on passe au bordage de la coque. Le bordage suppérieur est constitué de deux panneaux de deux couches de bois abachi - mahagoni collées sous presse. Ces panneaux sont à coller contre les couples et renforts à babord et à tribord. Même si les couples ont été astucieusement découpés de manière à maintenir les paneaux sur la partie supérieures de la coque, la pose et le collage de ceux ci reste une opération délicate. J'avoue avoir un peu galéré pour parvenir à quelque chose de correct. Je ne suis pas persuadé que cette solution est la meilleure, la plus rapide et surtout la plus resistante.

Après ponçage flancs des couples, il faut maintenant border le fond de la coque et nous retrouvons le même principe. Deux panneaux de contre plaqué viennent se coller contre les couples et les renforts. C'est à cette étape que l'on est content d'avoir des serres joints, pinces, épingles et poids divers en suffisance !  Et pendant que la colle sèche, on prépare le ber qui va recevoir la coque pour les opérations suivantes.

Je décide de fibrer la partie immergée de la coque, de manière à bien assurer l'étanchéité à la transition entre le fond en contre plaqué et les parrois latérales en acajou.

Cette opération s'effectue à une température comprise entre 20 et 22 degrés et une humidité relative de l'air de 50 à 60 %, conditions idéales pour assurer une bonne polymérisation de la résine. Une température en dessous de 17 degrés et c'est la catastrophe assurée !! Après 24 heures, la partie fibrée est légèrement poncée à l'eau au grain 600 pour finalement obtenir une surface lisse comme une peau de bébé et pête pour la peinture.

Après ponçage de la fibre, la coque se retouve à nouveau sur son ber pour la suite des opérations, c'est à dire pose des supports moteurs puis des deux moteurs pour permettre le montage des deux tubes d'étambots avec les axes d'hélices parfaitement alignés. Ensuite, c'est la pose des deux tubes de jaumière et des safrans, ce qui permet de procéder au montage provisoire du servo de commande de ces derniers et vérifier les débattements avant de tout démonter à nouveau.

L'intérieur de la coque reçoit ensuite une couche de verni transparent bouche pores, puis trois couches de verni spécial bateau ce qui assure une parfaite isolation du bois contre l'humidité ou une éventuelle entrée d'eau accidentelle. ( On est jamais trop prudent ! )

Pour la suite, c'est la pose des renforts ou " barots " qui viendront maintenir le pont constitué de trois couches d'accajou de 1mm. d'épaisseur collées successivement à la colle blanche résistante à l'eau.

A la vue de l'opération de cintrage nécessaire pour couvrir le tableau arrière on comprend mieux le pourquoi des trois couches de 1mm plutôt qu'une seule de 3mm ! C'est peut- être l'opération la plus délicate et qui nécessite un travail précis et soigné. Une seule tache de colle blanche sur l'acajou va compromettre le futur travail de vernissage. Donc toujours travailler les mains propres et les essuyer aussi souvent que nécessaire dans un chiffon. C'est aussi à ce moment la que l'on se demande bien pourquoi l'homme n'a reçu que deux bras alors que les pieuvres en ont huit ! ;) ;)

 A la pose de la troisième couche d'acajou il faut préparer et poser provisoirement l'armature du pare brise qui sera retirée aussitôt après cette opération.

A ce stade de la construction,un ponçage préalable du motif de décoration à la proue est nécessaire. Ce n'est pas à proprement parler un ponçage mais plutôt un raclage au couteau comme je le réalise sur tous mes ponts de bateaux. Avec une lame affûtée comme un rasoir on obtient une surface propre et lisse comme une peau de bébé.

On continue avec le début de l'aménagement de la plage arrière et du poste de pilotage sous la surveillance du futur propriétaire et pilote du bateau !

Après avoir terminé la construction et l'ajustage de la partie amovible, soit le poste de pilotage et la plage arrière, je construis le grand banc arrière, les deux sièges avant et le tableau de bord ( manque encore le volant ). La cabine est soigneusement vernie puis les flancs, le tableau de bord, les sièges et la plage arrière sont recouverts de simili cuir de couleur blanche. J'ai également entrepris des essais de verni sur trois gros échantillons avec du bois identique à celui de la coque, ce qui va me permettre de définir la meilleur procédure pour arriver à une finition digne de ce type de bateau. On en reparlera prochainement !

Le recouvrement en similicuir du tableau de bord, des sièges, du banc, de la plage arrière et des flancs de la cabine nécessite pas mal de doigté et beaucoup de soin si l'on ne veut pas tacher le cuir. La colle utilisée est une colle contact incolore et pour les grandes surfaces planes de la colle blanche diluée à l'eau. ( Une colle pour la pose de tapisserie convient également très bien )

Je pousuis le montage avec la table arrière et la main courante ( Les 3 escaliers ne sont pas encore collés sur la photo ) Je continue ensuite avec la pose provisoire de tout l'accastillage qui sera bien entendu retiré avant vernissage.

Les sièges avant sont montés sur des glissières permettant le réglage longitudinal à l'identique d'un siège de voiture. Le vérouillage se fait au moyen d'une goupille

Avant de poursuivre et de passer au vernissage et peinture de la coque je souhaitais tester le bon fonctionnement de l'installation RC. La vidéo ci après vous permet de découvrir ce premier test en atelier.

Peinture et Vernissage

J'en arrive maintenant à ce qui est la phase la plus délicate et peut être la plus importante de cette construction c'est à dire la peinture et le vernissage. La partie immergée reçoit une couche d'accrochage puis, après un léger ponçage à l'eau au papier 800, deux couches d'une peinture sythétique de couleur blanc brillant.

Le reste de la coque, qui est en acajou, doit être soigneusement poncé. Puis, toutes les surfaces en acajou reçoivent 3 couches de * fond dur bouche pores *, avec ponçage entre les couches. Après ces trois premières couches, j'utilise un verni spécial bateau en l'occurence la marque * Epifanes *. J'applique alors trois couches dilluées à 50%, avec entre chaque couche un ponçage au grain 220. Puis 4 couches diluées à 10 % ,avec  ponçage au grain 400 entre les couches, et pour terminer une 5 ème couche après un ponçage au grain 800. Les diverses couches sont appliquées au pinceau plat et très souple d'une largeur de 3 cm.  Le résultat n'est peut être pas aussi parfait que si le verni était giclé au pistolet mais je le considére comme satisfaisant.  Epifane donne une autre recette qui consiste à faire une ère couche dilluées à 50% ( ponçage au 220 ) une deuxième dilluée à 25% ( ponçage au 280 )une troisième diluée à 15% Ponçage au 280 ) puis de la 4 ème à la 7ème une dilution à 5% ( ponçage au 400 )  On est loin de la recette RIVA qui consiste à gicler 24 couches d'un verni de leur composition !!

Lorsque l'on fait le test *miroir* et que les chats se reflètent sur la coque le résultat est pour moi satisfaisant !

Au moyen la nouvelle carte de programmation que j'ai reçue après retour de celle qui était défectueuse, j'ai pu procèder aux divers réglages des deux moteurs avec par exemple un démarage doux et une courbe d'accélération exponentielle. Une vitesse de rotation en marche arrière égale à 25% seulement de la marche avant. La détection automatique du nombre de cellules des batteries. La coupure automatique des moteurs à un seuil de décharge des batteries fixé à 3,7 volts par élément.

J'ai également posé le pare brise et le bateau est donc prêt pour les premiers essais en navigation. Voici maintenant la dernière vidéo de présentation avant les essais qui sont pour bientôt.

Navigations

Voici maintenenant venu le jour de la mise à l'eau et des premiers essais. Tout se déroule parfaitement et la puissance de la motorisation s'avère parfaitement adaptée à ce bateau pour en assurer une navigation réaliste. Les batteries Li Po 4S (14,8V ) sont donc suffisantes.  Le système de refroidissement des régulateurs fonctionne à partir de mi gaz et aucune élévation anormale de température n'a été observée. La ventilation à l'intérieur de la coque est bonne et le fait d'avoir rendu fonctionnelle les deux prises d'air sur le bateau y est certainement pour quelque chose ! Ce n'est qu'après plusieurs séances de navigation et d'essais que je pourrais tirer un bilan définitif sur cette construction. Au vu du comportement dès la première mise à l'eau, je n'ai pas trop de soucis à avoir pour l'avenir. Dès que possible je mettrais d'autres photos et vidéos.

Vidéo tournée avec l'appareil fixé sur un trépied