Construction de la maquette
La construction de la maquette "La Liberté".
Vue du Louis Héloise en navigation, copie conforme du Liberté
Printemps 2007, j'ai craqué pour un Bautier trouvé sur e-bay. Je me suis rendu à Annecy et la , j'ai trouvé le Louis Héloise dans un piteux état. J'aurais pu renoncer à l'acheter, mais j'en ai eu pitié et je suis repartis avec le bateau et l'idée de le restaurer. ( Pour suivre la restauration du Louis Héloïse, cliquez ICI
Ce bateau navigue la preuve, la photo ci dessus, mais il n'est plus de première fraîcheur et mérite une cure de rajeunissement avant d'être présenté en public. En observant sa construction et à force de critiquer et de me dire que je n'aurais pas fait comme ceci ou comme celà et que de toute façon j'aurais fait mieux, une idée à germé. Et si j'en construisait un, juste pour voire. Facile de critiquer, alors vas-y GéGé, prouve d'abord ce que tu sais faire et après tu pouras critiquer. Le défi était lancé, alors allons-y !
J'ai acheté le plan en deux feuilles à la revue MRB en septembre 2007. Ce plan référence 1047 à été dessiné par le célèbre Jean-Claude Chazarain, bien connu des modélistes pour ses constructions, ses plans et ses écrits très nombreux dans le domaine de la construction navale en modélisme. Un descriptif de la construction existe dans la revue MRB No 376 d'avril 1995.
Aprés étude du plan et l'achat du bois nécessaire à la construction, on débute celle-ci en décalquant les couples sur du CTPL de 5mm, puis ensuite tous les éléments qui vont constituer la charpente du bateau dans du hêtre. ( La quille, l'étrave, l'étambot, l'allonge de voute, et la base du tableau.
Le chantier et la charpente en construction Découpage des couples
Il sera nécessaire de réaliser un chantier de construction pour le bon alignement des couples sur la quille pendant le collage, puis pendant la pose des premiers bordés, de manière à éviter d'obtenir une coque vrillée. La bonne réussite du bateau dépend en partie de cette étape importante qui va conditionner le reste de la construction.
Bien contrôler l'allignement des couples au collage
La quille est évidée sur une grande partie de sa longueur afin de recevoir plus tard une partie du lest. J'ai triché de 15 mm. sur la hauteur de cette dernière selon les conseils de J-CL Chazarain, ceci dans le but de descendre un maximum le centre de gravité et diminuer la gîte en navigation.
Autre tricherie: Le Liberté n'avait pas de moteur ! Qu'importe, pour faciliter la navigation par n'importe quel temps, un petit moteur d'appoint sera la pour me permettre de présenter le bateau même par calme plat et sera le bienvenu lorsque je tomberais dans la "pétole" à 100 mètres du rivage. Et puis, à partir des anées 30, on trouvait des Bautiers motorisés ! Alors n'hésitons pas, d'autant plus que, en navigation, cette petite entorse à la fidélité de reproduction passe inaperçue.
Dans un souci de légéreté, le bordé sera réalisé entièrement en Abachi de 3x8mm. Les jambettes de pavois, le pavois, les barrots, les bauquières, la lisse de pavois seront réalisés également en Abachi. Tout le poids gagné à la construction se retrouvera dans le lest ce qui contribuera à diminuer la gîte en navigation.
Pose des premières virures sur le haut de la coque, puis quille en l'air du galbord, vibord et des virures suivantes
La coque, une fois entièrement bordée et poncée, est recouverte sur l'extérieur d'une couche de tissus de verre 25 gr. enduite de résine deux composants diluée à l'alcool à brûler pour la rendre fluide comme de l'eau. Après séchage, un très léger ponçage au papier carrossier 400 et départ pour une deuxième couche de résine seule, toujours préparée diluée à l'alcool. Après séchage de cette deuxième couche la trame du tissus est devenue invisible et la coque, après un nouveau léger ponçage, est parfaitement étanche et prête pour la mise en peinture qui se fera ultérieurement.
Oui je sais les puristes vont crier au scandale parce que sur une maquette de ce genre on devrait voir les virures. Mois je réponds qu'ils ont parfaitement raison mais que le but que je recherchais était la stabilité de la construction dans le temps et la parfaite étanchéité de la coque.
La coque est maintenant recouverte de tissus de verre 25 gr. et fibrée
Il faut maintenant poser les 42 jambettes de pavois et du petit tableau et préparer toute l'implantation de la télécommande dans la coque avant de poser les barrots de pont et de poser ce dernier.
Pose des jambettes de pavois
S'il y a une chose que je déteste avant tout, c'est de placer dans un endroit inaccessible un élément susceptible de tomber en panne. Donc, dans le Liberté, toute l'installation de réception doit se faire dans un volume limité, le seul facile d'accés une fois le rouf ouvert. Tout doit être facilement démontable à l'aide d'un seul tournevis une fois le pont entièrement couvert. Il faut se creuser un peu la tête pour trouver des solutions, mais le jour ou l'on doit intervenir, pour changer ou modifier un élément, on se félicite d'y avoir songé.
L'installation RC doit rester accessible pour l'ouverture du rouf
Même l'arbre d'hélice doit pouvoir se démonter. Pour ce faire une partie de la quille est amovible ce qui permet de libérer le safran et de ressortir l'arbre par l'arrière.
Safran démontable grâce à une partie amovible de la quille
Le problème rencontré par beaucoup de modélistes est de savoir comment raccorder l'axe d'un safran particulièrement incliné comme sur les Bautiers. Plusieurs solutions sont possibles. J'en ai adopté une que j'utilise depuis des années sur mes Aéro-modèles, les chappes à boule. Son avantage, simplicité et fiabilité. ( pas de poulie de renvoi et de cordage. ) Le plus simple est trés souvent ce qui fonctionne le mieux.
Simple, efficace, et rapidement démontable en cas de problème
Lorsque l'instalation RC est terminée, on redémonte complètement le tout pour poser le lest dans l'évidement de la quille puis dans le fond de la coque de part et d'autre de la quille entre les couples . Environ 3 kg de lest sont prévus. A ce stade de la construction j'en ai posé déjà 2kg. Le tout est immobilisé par de la résine coulée sur le lest. Des zônes faciles d'accés permettrons, une fois le bateau terminé, de complèter le lestage si nécessaire pour mettre celui ci dans sa ligne pour arriver à un poids total de 6kg500. ( Ce poids sera contôlé une fois le bautier complètement terminé et bien dans sa ligne.)
Préparation de la trappe d'accés avant et passage du mât. On distingue les tubes de guidage d'écoutes pour la trinquette et le foc.
Ensuite il faut découper ajuster et poser les barrots de ponts. Ces derniers sont en abachi, toujours dans un souci de légéreté. C'est le moment de préparer le rouf qui est construit en contre plaqué 1mm et qui sera par la suite doublé en lames de pin 2mm. L'ébauche du rouf permet de disposer judicieusement et avec précision tous les barrots qui en délimitent le pourtour de manière à ce que celui-ci s'ajuste parfaitement sur le hiloire. Cette opération se fait avant la pose de la lisse de plat bord et du bordé de pavois.
Un joli travail de charpente maritime !