le billet de mai 2011

Prendre son pied / Briquer le parquet / Prendre une biture / Prendre une bordée. / Ne pas faire de quartier !

Vous connaissez certainement ces expressions et peut être les utilisez vous régulièrement  ?

Vous en connaissez la signification, mais êtes vous certains d'en connaître l’origine ?

J’ai pris mon pied:  pour signifier que j’ai pris du plaisir, à une origine marine comme d’ailleurs les 4 autres expressions que je vous propose ci après.

Prendre son pied : aurait donc son origine dans l’argot et la manière de procéder des pirates qui pour se partager le butin de leurs nombreux pillages avaient pour habitude de partager les étoffes avec des longueurs mesurées en pieds. Pour le reste du butin ils faisaient des tas de un pied de haut et chaque tas était attribué à un pirate qui alors pouvait « Prendre son pied » D’où la notion de partage de plaisir dans l’expression telle que nous l’utilisons actuellement.

Briquer le parquet : à pour origine le briquage des ponts de navire. En effet pour nettoyer et redonner la belle couleur d’origine des ponts en bois des voiliers anciens les jeunes mousses devaient frotter vigoureusement ces derniers avec une brique et de l’eau.

Prendre une biture : (s’enivrer, boire un coup de trop ) Voilà une expression qui nous vient également de la marine.

Officiellement, la 'biture' (qu'on écrit aussi très rarement 'bitture', puisque le mot est issu de 'bitte', celle d'amarrage) est la longueur de la chaîne de l'ancre qui est disposée en zigzag sur le pont de manière à ce que, au moment du mouillage, l'ancre puisse filer le plus rapidement et librement au fond.

Mais quel lien entre la biture et le fait de boire de l'alcool au point d'en être complètement soûl, me direz-vous ? Eh bien il y a deux manières de relier les deux.

La première, c'est par simple analogie entre la disposition de la biture sur le pont et la trajectoire pour le moins zigzagante de celui qui marche alors qu'il s'est pris une muflée de derrière les fagots.

Pour la seconde, on peut supposer que, lorsque la (véritable) biture a correctement filé, c'est probablement que le marin est arrivé au port, et qu'il peut donc se permettre d'y ripailler et aussi d'y boire à volonté.

Prendre une bordée : ( se faire copieusement engueuler ) Sur les anciens vaisseaux armés, une bordée représentait la ligne d’artillerie au complet ( canons ) disposés sur un flanc du navire.

Lâcher une bordée était la décharge simultanée de tous les canons du même côté du navire ce qui, pour le navire qui se trouvait dans la ligne de tir, devait être fortement désagréable voire fatal vous en conviendrez !

Pas de quartier : Voilà une expression reprise dans les films de pirates qui correspond à la réalité historique ! À l’époque, un prisonnier pouvait racheter sa liberté en payant un quartier de sa solde. Mais si l’ennemi refusait, il pouvait être traité sans quartier, c’est-à-dire être mis à mort. Ainsi, ordonner, avant l’abordage, « pas de quartier », signifiait qu’on ne faisait pas de prisonniers…

En réfléchissant un peu, nul doute que vous allez trouver plein d’autres expressions dont l’origine vient de la marine. Je vous laisse à ce petit jeu et vous retrouve au prochain quart pour le billet de juin.

A très bientôt   GéGé