La fable du renard et de la poule

    Le renard et la poule d'eau

 

    Lorsqu'à la Vallée l'hiver fut venu,

    Maître renard se trouva fort dépourvu.

    Cherchant par monts et vaux un menu,

    Poule, mulot, ou tout autre gibier qui lui plu.

 

    Dans sa tournée il croit subitement rêver,

    Sur le lac apparemment bien gelé,

    Il voit une poule qui semblait patiner.

    Ses papilles à sa vue se mirent à saliver,

    Et, dans son esprit, les idées à se bousculer.

 

    La grâce et le charme de la patineuse,

    Rendit l'âme du renard amoureuse.

    Devant tant de grâce et pareille élégance,

    Subjugué par tant de prestance,

    L'idée de la dévorer devenait vide de sens.

 

    Dévorer ou aimer, pas facile de décider

    Non, il valait mieux l'oublier !

    Pourtant son estomac criait famine,

    Et un jeune prolongé lui donnait mauvaise mine.

 

    Sa raison reprit alors vite le dessus,

    Persuadé qu'il allait essuyer un refus,

    Séduire la belle devenait superflus,

    Il ne pouvait attendre un instant de plus.

 

    En désespoir de cause et affamé,

    Il se jeta donc plein de vanité,

    Dans les eaux pourtant glacées,

    Du beau lac au fond de la Vallée.

 

    Il a vu s'envoler, presque à sa portée,

    Cette belle poule des plus engraissée,

    Sa stratégie pourtant bien calculée,

    Devenait subitement erronée.

 

    L'eau froide eu vite raison de son énergie,

    Rapidement notre goupil en perdit la vie.

    Un transparent linceul alors l'enveloppa,

    Et depuis nous pouvons voir ici bas,

    Un renard figé qui plus jamais ne chassera.

 

    S'il avait été malin autant qu'il n'était rusé,

    Il aurait pu tour à tour séduire et dîner.

    Séduire la belle, si charnue et replète,

    Puis dîner de cette poule grassouillette.

  

    Moralité : Rien ne sert d'être rusé si l'on est pas un peu malin

                   Mieux vaut accepter la faim que de précipiter sa fin !

 

                                                                                   Texte  et photos de  GéGé  le 10.01.08